Dieu me déteste
de Hollis Seamon
Ed. La Belle Colère (2014)
276 pages
Quatrième de couverture :
New York, hôpital Hilltop. Richard Casey aura bientôt 18 ans. Comme tous les adolescents, il voudrait faire la fête, draguer, s’envoyer en l’air, tomber amoureux… La différence, c’est que Richard sait qu’il ne fêtera jamais ses 19 ans. Il est un peu plus pressé que les autres et, pour vivre fort, il lui faut déjouer les pièges de tous ceux qui préféreraient le voir vivre un peu plus longtemps. Heureusement, Richard a de la ressource, du courage et un solide sens de l’humour. Alors il va ruer dans les brancards. Et si Dieu le déteste, il est prêt à rendre coup pour coup.
* * *
« Si tu as aimé Nos étoiles contraires, tu aimeras ce livre ! »
Ah bon ? C’est un échec. Je vous le dis d’emblée : je n’ai pas aimé ce livre.
Le sujet est somme toute assez similaire, mais évidemment pas traité de la même façon. Les deux protagonistes principaux sont deux adolescents atteints d’un cancer. La ressemblance s’arrête là. L’action se déroule essentiellement au sein du département des soins palliatifs d’un hôpital et c’est assez oppressant. J’ai trouvé l’ambiance générale glauque et presque malsaine. Le cadre de l’hôpital n’aide pas et regarder les gens mourir autour de soi n’est pas très réjouissant.
Dans Nos étoiles contraires, il y avait de la joie de vivre, un minimum d’espoir, quand je repense à ce roman, je vois un ciel bleu et un beau soleil même si la menace de la maladie pesait sur eux. Je vois Dieu me déteste en noir et gris et d’une tristesse sans nom. Même les passages censés être drôles ne m’ont pas arraché un sourire, tout dans ce roman m’a plombée. Ce récit a l’air de tabler plus sur le réalisme de la maladie mais j’ai eu une sensation de voyeurisme avec un casting de mourants. Ça m’a mise extrêmement mal à l’aise et m’a empêché de m’intéresser aux personnages que j’ai d’ailleurs trouvé immatures. Certes, ils n’ont plus rien à perdre et ils sont jeunes encore plein d’expériences à tenter mais, cela n’empêche qu’ils m’étaient antipathiques.
Le héros m’a agacé dès le début. Son comportement avait tendance à m’irriter, sa puérilité et sa course à la perte de sa virginité m’ont parus complètement stupides. Sa façon d’être pourrait paraître être une carapace pour faire diversion de sa mort imminente mais, ça ne change pas mon ressenti.
Le récit se situe durant une semaine où la mère de Richard est malade et donc interdite d’accès à l’hôpital, il ne l’a donc pas constamment sur le dos et en profite pour mettre en place ses « blagues ». C’est le moment que son oncle « irresponsable » choisit pour débarquer. Il l’entraine dans une soirée qui pourrait lui faire passer un bon moment où les jeunes filles sont légères et l’alcool à portée de main… Ce qui va entrainer pas mal de complications.
On nous décrit la manière dont ils vivent à l’hôpital, le fait que le héros ne s’alimente pas, qu’ils ne peuvent pas faire leur toilette seuls, se déplacent exclusivement en fauteuil roulant. Leur but ? Faire le plus de bêtises possibles et perdre leur pucelage si possible ensemble. La narration est centrée sur l’adolescent et on suit ses élucubrations, ses rapports avec les infirmières et les autres patients, ses relations avec les membres de sa famille…
J’ai beaucoup lu que ce roman était drôle et que justement l’auteur ne tombait pas dans le pathos et le trop dramatique mais, ça n’a malheureusement pas marché avec moi. Je ne voyais que ce côté qu’elle semblait vouloir éviter. Chaque fois que Richard faisait un effort de trop et se retrouvait affaiblit ou que sa copine se trouvait encore plus mal d’avoir trop forcé me déprimait.
Impossible d’occulter ce côté là pour pouvoir apprécier réellement ma lecture.
N’ayant aucune affinité avec les personnages, cela n’a vraiment pas fonctionné avec moi. Ne m’y étant pas du tout attaché, leurs émotions ne m’atteignaient guère, pour l’empathie c’est raté et leurs faits et gestes me laissaient complètement indifférente. Je ne l’ai terminé qu’en me disant que la fin pourrait peut-être faire changer mon impression générale du roman. Mais… Ce ne fut pas le cas.
Je trouve ça un peu trop « fort » de comparer ce récit à Nos étoiles contraires, ils traitent peut-être d’un sujet semblable mais sont diamétralement opposés quant à l’ambiance, au traitement du sujet et des émotions…
Clairement, je n’ai pas apprécié ce roman. Je suis passée complètement à côté. L’atmosphère y est trop morose, sombre, les personnages m’étaient antipathiques, le tout me reste en mémoire comme oppressant, quasi sans intérêt et un certain malaise. Je ne sais pas si je l’aurais plus apprécié en d’autres circonstances, toujours est-il que j’ai eu du mal à le terminer et qu’il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Mon ressenti :
« J’ai un DMD. » Là, le type me regarde bêtement en faisant « Hein ? », et j’enfonce le clou : « Un DMD. C’est un acronyme. » Il y en a qui ne savent même pas ce que c’est, alors j’attends une seconde, et je balance : « DMD, comme dans Dieu Me Déteste. »
C’est assez pertinent, comme diagnostique, vous ne trouvez pas ? Pour moi, pour Sylvie, pour tous ceux de notre âge qui atterrissent dans un endroit de ce genre après ce que nos épitaphes appelleront « un courageux combat contre le… » (au choix).
Qu’est-ce que vous voulez répondre d’autre ? Le syndrome DMD, c’est la seule réponse qui ait un putain de sens.
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