The Book of Ivy, Tome 1
D’Amy Engel
Lumen (2015)
342 pages
15€
ISBN-13: 978 2371020351
Quatrième de couverture :
Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple.
J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu.
Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…
Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.
Née pour trahir et faite pour tuer… Sera-t-elle à la hauteur ? À la fois histoire d’amour torturée, thriller psychologique et dystopie cruelle, The Book of Ivy vous entraîne dans un compte à rebours haletant dont vous ne sortirez pas indemnes.
* * *
The Book of Ivy est une dystopie jeunesse, dans la lignée de celles dont nous sommes abreuvés dans le rayon jeunesse. Un monde généralement futuriste, devenu presque totalitaire après une guerre mondiale dévastatrice ou une apocalypse accidentelle, et un héros confronté à des choix qui n’en sont pas, qui va remettre en question le monde dans lequel il vit.
The Book of Ivy reprend tous ces éléments à sa sauce. Le monde a subi une guerre et le nucléaire a fait énormément de dégâts. Au moment de reconstruire la ville, les survivants se sont divisés en deux clans dont les avis divergeaient. Le vainqueur en est devenu le président tandis que le vaincu s’est vu être installé, lui et ses partisans, dans une autre partie de la ville. Depuis, pour enrayer les possibles rébellions des perdants, une tradition est née : les filles de la partie basse de la ville épousent le mari que le gouvernement leur a choisi parmi les habitants de la ville haute et inversement. Ces mariages visent à garder le calme sur la ville. Qui irait lever les armes contre ses petits enfants ?
Ivy, petite fille du fondateur vaincu, se voit contrainte d’épouser Bishop, le fils du président actuel. Impossible de rebeller sans avouer ouvertement sa répulsion envers le système et plus encore contre ces mariages arrangés.
Elle n’a d’autre choix que de se taire et attendre le bon moment pour exécuter sa mission. Assassiner son mari permettrait à sa famille de reprendre le contrôle de la ville et de mettre en place une nouvelle politique.
Mais tout ne se passera pas comme prévu… Tandis qu’Ivy commencera à connaitre Bishop, elle verra que tout n’est pas aussi noir ou blanc que ce qu’on lui a raconté. La question demeure une bonne partie du roman : va-t-elle ou non obéir aux ordres et mener à bien sa mission ?
Amy Engel nous offre un roman bien construit, un roman initiatique qui mène une jeune fille à penser par elle-même et à prendre ses propres décisions. Tandis qu’elle appréhende d’elle-même un monde qu’elle connaît surtout par les dires de ses proches, elle découvre également un jeune homme prévenant et plus sensible qu’il n’y paraît, alors qu’on le lui avait dépeint comme dangereux et manipulateur.
Les convictions personnelles des personnages s’enchâssent adroitement avec la réalité de leur monde et leurs réflexions ou impuissance à changer les choses par eux-mêmes sont intéressantes. Le tout mêlé aux sentiments qui tiraillent Ivy dans deux directions opposées.
La romance prend son temps et c’est bienvenu ! Ivy et Bishop prennent vraiment le temps de se découvrir et s’apprivoiser mutuellement. Une touche de réalisme face à leurs caractères respectifs, plaisante.
Le roman s’intéresse aussi aux sujets des femmes battues et de l’acceptation aveugle dont fait preuve le peuple concernant les agissements du gouvernement. Le problème de la place de la femme dans cette société surgit également. Mariées sans avoir le choix, elles sont poussées à rester à la maison, s’occuper de leurs maris et faire des enfants…
Ivy fait donc office de figure féministe dans ce monde quelque peu régressif, en ne se considérant pas chanceuse de trouver un mari et en allant travailler chaque jour. Faire des enfants n’est pas son but ultime dans la vie, contrairement à ses contemporaines, et tenir sa maison n’est pas non plus son passe temps favori (et on peut la comprendre...). Travailler pour une femme mariée est assez mal vu. Se rebellant contre la dictature de femmes-objets, c’est jusque dans l’intimité de son couple que se concrétise sa pensée « moderne ». Outre la question des tâches ménagères, Bishop est un mari compréhensif qui la traite en égale ce qui l’aide aussi beaucoup face à ses propres convictions.
Amy Engel signe ici un premier tome convaincant qui joue sur plusieurs tableaux. Une dystopie somme toute assez classique mais qui a le mérite de mettre en scène des personnages complexes et de poser des questionnements intéressants et actuels. Doté d’un très bon rythme et d’une intrigue assez prenante, cela en fait un page-turner addictif qui nous mène vers un cliffhanger final désarmant !
Une seule pensée après cette fin : la suite ! Et vite !
Ce livre a été lu dans le cadre d'une Lecture Commune sur Livraddict
J’ai appris à la dure qu’on ne choisit pas la personne qu’on aime. C’est l’amour qui nous choisit, qui se fiche bien de ce qui est pratique, facile ou planifié. L’amour a ses propres projets et tout ce que nous pouvons faire, c’est le laisser agir à sa guise.
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