La Plume d'Ivoire

Quatrième de couverture :

Je m’appelle Andrew Weiss, et beaucoup me considèrent comme le vampire le plus arrogant sur Terre. Jusqu’à présent, je menais la parfaite vie d’acteur riche et célèbre.
Mais William, notre perturbé roi, m’a ordonné d’abandonner mon métier et de me débarrasser d’Amanda, ma compagne fan de créatures des ténèbres. Pire que tout pour mon ego, une de mes semblables clame que je ne suis qu’un vampire d’opérette, un séducteur patenté !
Le seul gars capable de m’aider à devenir plus monstrueux semble être Gordon Sheppard, un écrivain de romans d’horreur réputé pour sa misanthropie. Sauf qu’il n’est pas ce qu’il semble être. Quelqu’un veut sa peau et… la mienne.
Pour couronner le tout, ai-je signalé que ma chère Amanda me harcèle pour devenir un vampire ? A croire qu’elle n’en a qu’après mon sang !
Voilà une fin d’année qui s’annonce mortellement compliquée…

* * *

            Accepter des partenariats est un cas extrêmement rare pour moi et ce, pour plusieurs raisons :

            * Je suis d’une lenteur abominable, je vais peut-être lire le livre rapidement, mais pour avoir une chronique, il est possible que l’attente provoque le dessèchement, voir la décomposition précoce de l’auteur.

            * Lire un livre dans un temps imparti me donne l’impression d’être au bord d’une falaise. Je recule, je recule, je recule et paf ! Panne de lecture, pression de fou et dépression nerveuse.

            * Les chroniques négatives sont un peu ma hantise. J’ai toujours du mal à me contenir, à tourner mes phrases de façon à rester « neutre » en soulevant ce qui m’a dérangé. Donc si je n’aime pas le livre et que ce n’est pas un SP avec date imposée, au moins je peux vraiment prendre mon temps pour réfléchir ma chronique sans blesser quiconque avec ma brusquerie habituelle…

           * Les mails que je reçois pour des demandes de partenariats sont rarement personnalisés, ou on me propose des livres qui n’ont strictement rien à voir avec « ma ligne éditoriale », ou certains oublient même une certaine politesse…

            Mais, une fois n’est pas coutume, quand tu reçois un mail adorable dans lequel tu sens que l’auteur est super cool et qu’elle prend en compte les soucis que tu pourrais rencontrer et ceux dont tu lui fais part, et bien tu tentes !

            Quand t’as un cœur d’artichaut et que tu vois qu’on se donne du mal pour te faire plaisir, tu craques. La base ! (même si tu détestes les e-book). C’est comme ça que je me suis retrouvée à devoir fouiner pour trouver ma liseuse couverte de poussière (oui, j’exagère, et alors ?) et à lire Union mortelle pour un vampire.    

            Je ne sais pas si c’est flagrant mais, la bit-lit et moi, on n’est pas vraiment copains… Je tente quand même de temps à autres parce qu’on ne sait jamais et que ma curiosité me pousse toujours à tester des trucs hors de ma zone de confort mais, généralement, ce n’est pas le coup de foudre. Donc, avec un postulat de départ portant sur ce genre en le parodiant (la parodie ça peut vite tourner au lourdingue), je suis partie avec quelques a priori. Pourquoi avoir accepté dans ce cas ? Honnêtement, le contact avec l’auteur. Et j’ai lu plusieurs chroniques sur Livraddict, et aucune n’était négative. So, why not ?

            Et j’ai bien fait ! Parce qu’au milieu de ma PAL de vacances, quand je me suis rappelé que j’avais un livre qu’il fallait que je lise dans ma liseuse, je l’ai entamé au milieu de ma lecture de Koridwen, et je ne l’ai pas lâché ! (Oui, j’ai mis Koridwen en pause, wesh).

            Alors, même si ce n’est pas une histoire qui va forcément me rester en mémoire ad vitam aeternam (parce qu’en plus de cumuler tout plein de tares irréversibles, j’ai une mémoire de m*rde), j’ai passé un carrément bon moment.

            Andrew est un vampire depuis une vingtaine d’année, acteur et mannequin, il vit avec Amanda, sa petite amie fan de Twilight. Son rêve ? Qu’il la transforme. Mais pour chaque transformation, il faut une autorisation.

            C’est durant la « réunion de famille » annuelle des vampires, qu’Andrew va plaider la cause de sa belle auprès de William, le chef psychopathe de leur humble clan (oui, ils sont 10) (oui, dans le monde entier…). C’est après s’être vu refusé sa requête et avoir subi moult récriminations de la part de sa famille, qu’Andrew prend conscience qu’il est un cliché.

            Plus préoccupé par son physique que par ses neurones et tombant amoureux à la vitesse de la lumière, il cumule une énorme part des stéréotypes préconçus des romances fantastiques pour ados. Il a un mois pour abandonner sa carrière, redevenir anonyme et arrêter d’être aussi naïf. Sinon, William se fera le plaisir de : soit le crucifier, soit le brûler vif (Mais quelle famille charmante !).

            Bien décidé à ne plus porter la même coupe de cheveux qu’Edward devenir un vrai vampire, il s’adresse à un auteur de romans de vampires super violents, complètement misogyne, persuadé qu’il est le seul à pouvoir l’aider. Malheureusement, il va se retrouver mêlé à une affaire de lettres de menaces et tentatives d’homicide. Il est donc engagé à la sauvette comme détective, ils ne sont donc pas près d’avoir le fin mot de l’histoire (dois-je vraiment m’étendre sur les capacités cognitives de notre ami ?).

            C’est frais, bien rythmé et les passages ironiques passent très bien. C’est drôle sans être lourd. Kailyn Mei assassine bon nombre de références culturelles avec humour et nous offre une galerie de personnages qui vaut le détour. Chacun est volontairement stéréotypé et a sa propre identité. Du chef psychopathe, au bras droit impassible, en passant par la geekette et la jeune femme glamour, on prend beaucoup de plaisir à les découvrir et les voir évoluer.

            Même sans rire aux éclats à chaque page, on sent bien la dérision percer, surtout dans le comique de situation. On n’est néanmoins pas à l’abri des quelques réparties bien senties qui peuvent nous arracher un petit pouffement ridicule.

            J’admire honnêtement le talent pour avoir réussi, avec un personnage principal un peu idiot mais surtout très naïf, à rendre une histoire légère et agréable à lire parce que c’est très facile de tomber dans le plombant avec ce type de cas !

            J’avais un peu peur en débutant ma lecture et je me suis finalement complètement fait avoir par le charme des personnages. L’histoire en elle-même semble plus un prétexte pour placer les différents protagonistes et les faire évoluer qu’avoir une réelle présence mais, cela change à la fin de l’ouvrage. L’intrigue est plutôt simple et ce sont vraiment les personnages qui mènent la barque.

            Union Mortelle pour un vampire a donc été une sympathique découverte, avec un bon ratio humour/action et (je me répète) des personnages très agréables à découvrir. J’ai beaucoup aimé le postulat de départ : le héros est un vrai cliché qui tente de remonter la pente oui comme s’il était alcoolique, qui est franchement bien mené. Une bonne lecture de détente en somme ! Je suis assez curieuse de lire la suite pour voir comment ils vont se sortir de leur guêpier. 

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