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Jeune libraire partageant ses avis de lecture.

Publié par Ivy le
Publié dans : #Littérature contemporaine, #Littérature Française, #Historique, #Albin Michel, #François Roux
Le Bonheur National Brut - François Roux

Le Bonheur National Brut

de François Roux

Albin Michel (2014)

688 pages

22,90€

ISBN-13 : 9782226259738

Quatrième de couverture :

 

Pour Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, dix-huit ans à peine, tous les espoirs sont permis.
Trente et un ans plus tard, que reste-t-il de leurs rêves, au moment où le visage de François Hollande s’affiche sur les écrans de télévision ?
Le bonheur national brut dresse, à travers le destin croisé de quatre amis d’enfance, la fresque sociale, politique et affective de la France de ces trois dernières décennies. Roman d’apprentissage, chronique générationnelle : François Roux réussit le pari de mêler l’intime à l’actualité d’une époque, dont il restitue le climat avec une sagacité et une justesse percutantes.
 
François Roux, pour Le bonheur national brut, est sélectionné pour le Prix du roman historique des lecteurs de la Ville de Levallois et le Prix des Libraires 2015.

 

* * *

            Cette lecture remonte à la rentrée littéraire de l’année dernière. Je pense que je suis en avance ! Ce livre a été mon premier choix pour cette rentrée et un bon puisque j’ai vraiment passé un bon moment !

 

            L’auteur a eu l’ambition d’écrire un roman réaliste ancré dans la société française à la manière d’un grand roman américain. Pour la comparaison, je laisse ma place car je n’ai, je l’avoue, encore jamais lu de « grand roman américain ».

            Pour ce qui est du réalisme en revanche, j’ai trouvé cela plutôt réussi, beaucoup de références ancrent le récit dans le réel.

On suit quatre jeunes hommes de 18 ans qui passent leur bac, certains sont portés sur la politique, d’autres non, néanmoins ils ont tous des espoirs et des rêves et le passage de la gauche au pouvoir dans les années 80 a une signification particulière pour eux. Ils voient la possibilité de la réalisation de leurs rêves. Une sorte de libération. Le roman se découpe en deux parties. La première englobe les années de 1981 à 1984 où l’on découvre les personnages, on les suit après leur bac, durant leurs études, où l’on commence à voir les chemin qu’ils ont décidé de se tracer.

 La seconde se déroule près de 40 ans plus tard, où l’on découvre ce qu’ils sont devenus durant toutes ces années, ce qu’ils ont finalement fait de leur vie.

           Chacun a tracé sa voie, l’un est devenu politicien, un autre artiste photographe, l’un travaille dans une grosse entreprise et le dernier est devenu acteur.

L’auteur a choisi quatre métiers très différents pour mettre en lumière le fonctionnement de la société à travers différentes classes sociales.

 

 Je viens d’une famille qui, le lendemain de l’élection de Mitterrand, a fait construire dans sa cave un putain de garde manger qu’elle a entièrement rempli de bouffe au cas où les rouges reviendraient. Je viens d’une famille catho tellement arriérée que deux mille ans après elle en veut toujours aux juifs d’avoir dézingué leur idole. Je viens d’une famille qui pense que la musique s’est arrêté au XVIIIe siècle et la littérature juste un siècle plus tard. Je viens d’une famille qui pense que le chômage est le refuge des assistés, et la Sécurité sociale un vaste trou creusé par des politiciens irresponsables, des millions d’arabes et autant de nègres. Je viens d’une famille qui, d’une manière assez systématique, ne croit pas que la différence soit une très bonne chose et pense qu’il vaut mieux avoir un enfant leucémique que pédé parce que au moins, un cancéreux, on peut toujours espérer qu’il sera possible de le sauver un jour. Alors, présenter mon petit copain artiste peintre spécialisé dans les œuvres crypto-pédé à tendance préraphaélite qui écoute Barbara à longueur de journée et qui veut monter un journal homo pour combatte les préjugés ignobles de gens précisément comme eux, non, je ne pense pas en effet que ce soit la meilleure idée que tu aies eu ces derniers temps. 

            On fait face à la corruption, la manipulation pour parvenir à ses fins, qu’importe ses propres idées, la pression énorme que l’on fait peser sur quelqu’un pour qu’il dépasse ses objectifs, la difficulté de percer dans un milieu artistique… A travers cela, c’est surtout la réalité politico-économique qui transperce, puisque concrètement chaque milieu en dépend. On voit grâce à T… les moyens cruels auxquels ont recourt les grandes entreprises pour faire toujours plus de profits, les grandes difficultés à faire entendre sa voix dans le monde politique si l’on n’a pas des idées subversives ou des pistons assez forts pour vous propulser assez hauts, la manipulation fait aussi clairement partie du jeu. Défendre des idées auxquelles on ne croit pas forcément pour se faire voir et pouvoir accéder à de plus hautes fonctions.

           

            Certaines longueurs et passages un peu rébarbatifs m’ont un peu gênés dans les chapitres de Rodolphe mais, d’un point de vue objectif ce sont des passages qui permettent de rendre l’histoire réaliste, de lui donner un cachet authentique et de pouvoir plus aisément la situer. Mais il y a également plusieurs passages à mourir de rire ! 

 Tanguy prit au hasard l’un des nombreux papiers pliés en quatre que lui proposait l’examinateur. Il l’ouvrit, le lut, écarquilla les yeux d’effarement. (…) « La sexualité des pots de yaourt. »
— Je vous écoute…, dit l’homme, impatient.
(…)
— Les pots de yaourt, puisque telle est la question, ont une sexualité réellement passionnante. Complexe, multiforme, très active… Subversive, pourrait-on ajouter.
(…)
— Prenez les yaourts brassés, par exemple. Eux, ce qu’ils recherchent c’est d’être battus sévèrement, pendant des heures - de très longues heures, selon les statistiques du ministère de la Santé -, en général avec un fouet métallique, pour atteindre un état de suavité proche d’un nirvana lactique, ce que les psychiatres désignent sous le nom de « syndrome masochiste de liquéfaction ».
(…)
— En pratique, ils s’associent par groupes de quatre ou six individus, un comportement d’ailleurs caractéristique de la sexualité de cette sous-population de produits laitiers. Certains spécialistes inscrivent cette déviance à caractère grégaire sous le sigle IPY, qui signifie Instinct Partouzeur des Yaourts et a naturellement donné naissance, par extension, à l’acronyme « hippie », très en vogue dans les années 70 au cœur des fromageries de chèvre du plateau du Larzac. Vous voyez, nous ne sortons pas du domaine laitier… 

 

            De nombreuses thématiques sont abordées à travers ces quatre personnages ; l’amour, l’homosexualité, l’adultère, parfois une pointe de sexisme, la mort, l’art, la célébrité mais surtout : le bonheur.

 

            J’ai le sentiment, plus encore après avoir lu ce roman, que nous avons un idéal tellement élevé du bonheur qu’il est devenu chimérique. On perd un temps fou à courir après tellement loin que l’on fini par passer à côté. On se créer des désirs pour avoir l’impression d’avoir une raison d’exister et on en oublie ce qui se passe autour. On se bat pour avoir ce qu’on croit vouloir et une fois acquit, on se rend compte que l’on n’est pas plus heureux…

 

            Je digresse peut-être un peu mais, au final, pas tant que ça, ça résume assez bien le roman en fin de compte.

Toujours est-il que ce roman vaut le détour. Avec des personnages somme toute assez triviaux, François Roux réussi à faire de son roman un page-turner efficace. Les personnalités de ses héros et leurs situations sociales sont extrêmement intéressantes, l’écriture n’y est pas pour rien, fluide et maîtrisée elle insuffle de la vie dans ce roman.

            Ce roman est marqué par beaucoup de références qui nous permettent de nous projeter plus facilement et qui nous rapprochent des personnages. On s’y attache, on les déteste, ils nous agacent mais nous laisse rarement de marbre.

François Roux nous offre un roman très réussi, une belle fresque de la société française économique et politique mais surtout sociale. Un roman prenant, réaliste [même si sur 4 amis, 3 ont un poste haut placé, ce qui ne me semble pas très crédible…] qui se lit avec plaisir. 

 

 

 

 

Ce livre entre en compte pour le challenge 1% de la rentrée littéraire

 

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 (…) par son étymologie, le mot « bonheur » ne se rapproche-t-il pas d’« augure », lui même assez voisin du mot « chance » ? Dès lors, comment pourrions-nous faire du bonheur une affaire d’importance s’il est effectivement le fruit du hasard ou de la superstition ? C’est certain, le bonheur n’est pas du tout une affaire sérieuse. C’est même, j’en suis convaincu, la seule chose au monde que l’on devrait prendre à la légère.

 

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“Lectrice et blogueuse atteinte de boulimie livresque aux goûts très éclectiques ! Je lis et chronique des romans de tous horizons ! ”

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