Quatrième de couverture :
"A Hollywood, la vertu d'une jeune fille a beaucoup moins d'importance que le style de sa coiffure. On vous juge sur votre apparence, pas sur le reste. Hollywood, c'est un endroit où on vous offre mille dollars d'un baiser et cinquante cents de votre âme. Je le sais, j'ai assez souvent refusé la première proposition et tenu bon pour les cinquante cents".
Qui était Marilyn Monroe ? Qui se cache derrière la pétillante blonde qui va mettre fin à ses jours à 36 ans, en pleine gloire ? Lire cette Confession inachevée, son unique projet autobiographique, ce n'est pas seulement entendre la voix bien reconnaissable de Marilyn dévoiler les étapes de sa brève existence, c'est découvrir une observatrice clairvoyante, tiraillée entre les paillettes et les coulisses, entre la beauté et la souffrance. Ces textes de jeunesse sont une confession - au sens religieux du terme -, le portrait d'une femme qui se met à nu, d'une femme en quête d'un absolu et que la vie déçoit. En 1954, l'agent Charles Feldman contacta le scénariste et écrivain Ben Hecht, ami de Marilyn, pour lui demander d'aider l'actrice à écrire ses mémoires. A 28 ans, elle a déjà tourné une vingtaine de films, et elle est lasse des potins des feuilles à scandale. Elle lui dicte les mots qu'il couche sur le papier... Pour des raisons personnelles, elle ne poursuivit pas ces séances de travail, mais confia le manuscrit au photographe Milton Greene, son ami de toujours. Ce n'est qu'en 1974, vingt ans après avoir recueilli ces feuillets, douze ans après la mort de Marilyn, que Milton Greene décida de révéler ce texte au public. Confession inachevée était épuisé en France depuis plus de trente ans.
* * *
On connaît tous Marilyn, au moins de nom. On la connaît aussi par ce qu’on dit d’elle, les rumeurs qui courent sur son compte. L’image qu’on s’en fait est façonnée par ces bruits de couloirs. Qu’on ait vu ou non ses films, elle reste une icône.
Fascinée par ce personnage, encore très médiatisé à l’heure actuelle, dont je ne connaissais que peu de choses, il m’a semblé bon de découvrir sa vie par ses propres mots. J’ai toute une collection de biographies sur elle mais n’ai jamais eu l’occasion d’en ouvrir sérieusement une. Quoi de mieux que de commencer avec celle dictée par l’actrice elle-même ?
Le ton est doux, le style très fluide, on se laisse emporter par les souvenirs de Marilyn avec une facilité déconcertante et le plaisir évident de connaître son passé. Elle nous raconte plusieurs épisodes de sa vie à travers des chapitres différents. On apprendra plusieurs bribes de son enfance malheureuse, car ballottée de foyer en foyer à cause d’une mère internée en hôpital psychiatrique et d’un père qu’elle n’a jamais connu. Elle ne s’étend pas énormément sur cette partie, ce qui m’aurait bien plu.
Plus que des émotions, ce sont surtout des fragments de sa vie mis bout à bout qui nous montrent comment cette jeune femme s’est construite.
« Je passais mon temps à rêver tout éveillée, […] de mon père. Lorsque je revenais de l’école pour rentrer à la maison, à pied, sous la pluie, et me sentais déprimée, je me racontais que mon père m’attendait pour me gronder de ne pas avoir mis mes caoutchoucs. Je ne possédais même pas de caoutchoucs. Et je ne pouvais guère prétendre que je rentrais chez moi. C’était un endroit où je travaillais comme servante-enfant, faisais la vaisselle, les courses, la lessive, frottais par terre et me taisais. »
On l’y découvre peu sûre d’elle et renvoyant une image d’elle-même dont elle ne veut pas. Ces années en foyer ont fait de Norma Jean quelqu’un de presque invisible, que personne ne regardait. L’adolescence aidant, la nature la dota d’un corps de femme qui lui valu d’être remarquée par tous les mâles à la ronde et détestée par les femmes. Elle apprécie ces nouvelles attentions mais pas les intentions qui vont avec. C’est à ce moment-là qu’elle commence à devenir Marilyn Monroe mais, elle ne choisira ce pseudonyme que plusieurs années plus tard, en prenant son premier rôle à la 20th Century Fox.
« Les garçons se mirent à me faire la cour comme si j’avais été la seule créature de mon sexe dans tout le secteur. (…) J’aurais bien aimé désirer quelque chose autant qu’eux. Moi, je n’avais envie de rien. Ils auraient aussi bien pu faire la cour à une bûche. »
Durant sa carrière, elle tentera de se défaire de cette image de blonde écervelée dotée d’une sexualité débridée qu’elle ne comprend pas, sans succès. Elle deviendra d’ailleurs le sex-symbol que l’on connaît sans aide de la part de ses producteurs qui la jugeaient trop peu consistante pour devenir une véritable actrice. Quelques apparitions en tant que figurante lui valurent sifflements ravis et enthousiasme de la part du public qui l’éleva, avec l’aide de la presse, au rang de star.
Cette autobiographie, dictée par Marilyn et rédigée par Ben Hecht, débute donc aux premiers souvenirs de la jeune femme jusqu’à son mariage avec Joe DiMaggio en passant par ses déboires de mannequin et ensuite d’actrice avant d’enfin accéder à des premiers rôles et être adulée par son public.
Il manque donc énormément d’évènements à cette autobiographie mais, durant les 240 pages du livre, on fait connaissance avec une femme très torturée qui peine à accomplir ses rêves. Elle est très touchante et toutes ces confessions la rendent beaucoup plus accessible au public.
Petit plus : de très belles photographies de Marilyn sont insérées dans le livre et la préface explique les circonstances dans lesquelles a été prise chaque photo, ce qui est vraiment intéressant. On obtient donc un petit historique qui permet de savoir où ? quand ? et comment ? et qui satisfera amplement la curiosité de certains et ravira d’autres par ces anecdotes.
En bref, c’est un livre que je conseille car il se lit vraiment comme un roman, il est fluide et se dévore en quelques heures en nous donnant des informations sur l’existence de cette femme mythique. La fin se termine sur une note très positive pour la belle : son récent mariage et le véritable début de sa carrière d’actrice. Pour ma part, je vais aller satisfaire plus amplement ma curiosité et filer lire une biographie complète de la demoiselle !
Oui, il y avait quelque chose de spécial chez moi. J'étais le genre de fille qu'on retrouve morte dans une chambre minable, un flacon de somnifères vide à la main.
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sphyras 18/04/2015 10:21
Ivy 18/04/2015 14:20
Laeti1304 28/04/2013 21:59
Ivy 29/04/2013 01:34
Hécates 25/04/2013 20:58
Ivy 26/04/2013 00:00
lecture en blog 24/04/2013 16:11
Ivy 25/04/2013 22:10
marion 23/04/2013 22:38
Ivy 23/04/2013 23:02
Sapotille 23/04/2013 21:51
Ivy 23/04/2013 22:56
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