Journal Intime d’une call-girl
de Belle de Jour
First éditions (2013)
336 pages
Première publication : 2005
Quatrième de couverture :
La première chose que vous devez savoir, c'est que je suis une pute.
Je n'emploie pas ce mot à la légère. Je ne l'utilise pas pour «secrétaire», «employée sous payée» ou pour «jeune pigiste travaillant dur pour gravir les échelons». Pour beaucoup de mes amis, travailler comme intérimaire ou vendeuse équivaut à de la prostitution. C'est faux. Je le sais, j'ai fait de l'intérim et j'ai baisé pour de l'argent, et cela n'a rien à voir. Il y a un monde entre les deux.
* * *
Quand j’ai su que la série télévisée du même nom était tirée d’un livre, j’ai su qu’il me le fallait. Je suis tombée dessus complètement par hasard au salon du livre et je n’ai même pas eu le temps d’hésiter qu’il faisait déjà parti de mes achats !
Le premier point qui saute aux yeux (ou plutôt aux doigts… Sans mauvais jeu de mot) est la matière de la couverture. Alors, c’est joli, agréable au touché et doux mais, si jamais un jour vous avez expressément besoin des empreintes digitales de quelqu’un, out le verre cliché, et bienvenue au Journal de Belle de jour ! Et je vous assure qu’après application d’une crème pour les mains le résultat est encore plus probant même si cette dernière a déjà pénétré l’épiderme…
Mon exemplaire est désormais constellé de délicieuses traces de doigts… Croyez moi, c’est du plus bel effet ! J’adore…
En ce qui concerne le contenu, le style est plaisant sans être lourd. Belle nous conte son quotidien sans s’appesantir sur les moments sans intérêts. On suit ses relations, qu’elles soient amicales, amoureuses ou « professionnelles ». Ça reste assez soft dans l’ensemble même si elle nous parle parfois de certaines pratiques un peu hard, comme elle ne s’étend pas quinze plombes sur le sujet, ça passe. Il ne faut juste pas être trop frileux au niveau des perversions sexuelles parce que certaines scènes m’ont fait froncer le nez de dégoût.
Le roman porte évidemment bien son nom car il est découpé comme un journal intime, à chaque jour son anecdote. Ce qui lui donne une petite touche authentique est bien sûr le fait que Belle n’a pas toujours des millions de choses à raconter chaque jour et donc, certaines journées s’étalent sur trois pages et d’autres, sur trois lignes. La découpe plus importante du livre est faite par mois, et à chaque début de partie, un morceau de « l’abécédaire d’une call-girl » par Belle de Jour nous y attend sagement pour nous apprendre les mots importants de son univers avec une petite explication à la clé, histoire de ne pas nous perdre en cours de route.
A lire sans comparaison avec la série, l’esprit est là mais moins présent que dans cette dernière. Ce côté très glamour avec une touche d’apprentissage pour le spectateur sans jamais virer dans le glauque, est peu représenté ici. Belle ne s’embarrasse pas de choquer ou non son lecteur même si ces passages là sont rapides, elle écrit au fur et à mesure de son quotidien et le côté « apprentissage » ne se voit vraiment que dans son abécédaire. Ce sont évidemment deux médias très différents qui ne renvoient pas forcément la même image mais, à dire vrai, la série ne me venait en tête qu’au début, elle a totalement déserté mon esprit par la suite.
C’est un livre qui se lit très vite du fait de son découpage, un chapitre est assez large car il englobe un mois entier.
Par contre il ne comporte pas réellement de fin au sens propre du terme même si l’on soupçonne une certaine prise de partie pour Belle suite à sa recherche d’emploi. On peut donc en tirer quelques conclusions en lisant entre les lignes. Je ne vous en dit pas plus, à vous de découvrir tout cela maintenant !
C’est un roman très girly, où l’on suit une jeune femme exerçant un métier des plus … qui supporte les mêmes tracas que les autres femmes, l’épilation, les problèmes de couples, les mecs en général, les produits de beauté, l’apparence. C’est une lecture agréable mais qui m’a malheureusement paru quelque peu superficielle, ça manquait un peu de profondeur dans l’ensemble — personnages comme « intrigue ». Il est vrai que ce n’est pas un « roman » à proprement parler, plus un témoignage mais, je gage qu’il a sûrement dû être pas mal romancé.
Une lecture sans prise de tête en somme, très bien pour se détendre mais, ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable.
Ma note :
L’idée de vendre mon corps grandit peu à peu. Pendant un temps j’essayai de réprimer ma curiosité.
J’empruntai de l’argent à des amis et commençai à fréquenter un jeune homme. Tout cela était bien agréable, jusqu’à ce que ma banque m’envoie un avis de découvert. Ma curiosité me titillait un peu plus à chaque lettre de refus ou entretien raté. […] J’étais capable de le faire, il le fallait.
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