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Les Extraordinaires et Fantastiques Enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé, tome 1 :
Rue Farfadet
de Raphaël Albert
Mnémos (2010)
235 pages
Quatrième de couverture :
Panam, dans les années 1880 : les humains ont repris depuis longtemps la main sur les Peuples Anciens. Sylvo Sylvain a posé son havresac dans la rue Farfadet, gouailleuse à souhait. Il exerce la profession exaltante de détective privé et les affaires sont nombreuses ! Des adultères, des maris jaloux, des épouses trompées, etc. Ni très rémunérateur, ni très glorieux... Alors, Sylvo fréquente assidûment les bars et les lieux de plaisir en tout genre où son charme envoûte ces dames... Jusqu'au jour où lors d'un banale enquête de routine il se trouve mêlé à une machination dépassant l'entendement. Le voilà, bien malgré lui, chargé de l'affaire par l'un des trois puissants ducs de Panam. Saura-t-il tirer son épingle de ce jeu compliqué et dangereux ?
* * *
Rue Farfadet me faisait du gringue depuis un moment déjà, me laissant prendre au charme, je trépignais d’impatience de le découvrir.
Evidemment, la première chose que l’on remarque dans ce livre est le fait que l’histoire se passe à Paris mais, un Paris « imaginaire ». Ce que je veux dire par « imaginaire » est que la carte de notre capitale est la même mais, tous les noms de rues, de quartiers ont été modifiés et remplacés par des noms qui, parfois, sont assez humoristiques. Par exemple, le quartier de Pigalle est devenu Mygale, la rue Rochechouart s’est transformé en rue Rochenoire. J’ai adoré essayer de retrouver dans quelle rue il passait, le situé dans ce Panam par rapport au Paris que je connais, un petit jeu de piste vraiment chouette !
L’univers tout entier a également été modifié, les elfes, les nains, les humains, trolls et autres créatures y vivent ensemble. Mais pas vraiment en harmonie, loin de là. Ils se tolèrent les uns les autres. Donc on évolue plus dans un Paris transposé dans un univers imaginaire. Il y a une petite touche de Steampunk, avec les nombreux dirigeables qui survolent la ville, l’industrialisation, les première voitures mais, cela reste léger. La manière de vivre des Panaméens fait penser aux années 1900, on y voit d’ailleurs la construction de la Tour des Fées [= Tour Eiffel, vous l’aurez compris].
Donc, l’univers est vraiment sympa, on découvre plusieurs races, on voit comment chacun vit sa vie, quelles sont les animosités qui les séparent les uns, les autres.
On découvre tout cela par les yeux de Sylvo Sylvain, détective privé et elfe de son état, un des seuls de Panam d’ailleurs. Sylvo est un anti-héros qui m’a beaucoup plu et grâce à lui, on découvre la vision qu’a Raphaël Albert des elfes.
Sylvo a la peau verte, des yeux sans pupilles et se sert du toit de son immeuble pour faire sa photosynthèse. Les elfes sont très liés à leur forêt et il leur est difficile de la quitter. La question du pourquoi Sylvo a-t-il quitté la sienne pour aller à Panam ?, se pose. D’autant plus qu’il méprise les humains. Les indices qui serviraient à répondre à cette question sont disséminés dans le texte mais attise fortement notre curiosité.
Sylvo est un personnage mystérieux qui ne se dévoile pas facilement, il en devient de ce fait très intriguant ! Plus on avance et plus on veut connaître ses petits secrets qu’il tente de camoufler. Pour ma part j’ai très envie de savoir quelle est cette histoire d’amour qui est en lien avec son exil forcé…
L’intrigue principale n’est évidemment pas là mais réside en parallèle du métier de Sylvo.
Il est un anti-héros plutôt égoïste qui pense d’abord à sauver sa peau plutôt que celle des autres, tant que lui s’en sort, le monde peut bien s’écrouler. Mais, on se rend compte peu à peu qu’il cache sous cette carapace, un cœur en or. Se mêler de politique est quelque chose qui ne l’intéresse pas du tout, il la fuit même comme la peste.
Il est dans le besoin et, évidemment, l’appât du gain le guette mais, quand il tombe sur quelque chose qui vaut de l’or mais qui pourrait lui valoir de gros ennuis, il préfère ne pas s’en mêler et se contenter de son petit pécule ainsi que de ses ennuis personnels qu’il sait si bien se créer tout seul.
Malheureusement pour lui, en enquêtant sur une affaire d’adultère banale, il se retrouvera mêlé malgré lui à une affaire bien plus imposante qui pourrait lui coûter la vie.
Le rythme du récit est bien dosé, ni trop rapide, ce qui fait que l’on peut suivre sans être perdu, ni trop lent, parfait pour ne pas s’ennuyer. L’enquête a une bonne place dans l’intrigue mais n’a pas trop la tête d’une enquête type du roman policier et c’est vraiment agréable, moi qui ai énormément de mal avec le genre policier, j’en ai été ravie. Elle ne prend pas non plus toute la place et est clairsemée par les problèmes personnels ou professionnels de Sylvo, ce qui permet de mieux le cerner.
J’ai bien apprécié le style, original, parsemé de certaines tournures humoristiques ou de comparaisons loufoques qui ont su me faire sourire de bon cœur.
L’intrigue n’est pas bien complexe sans être trop simpliste non plus et plutôt bien ficelée même si une des révélations finales tient un peu trop du lieux commun.
En somme, un roman original avec un héros peu commun dans un univers décalé qu’on a plaisir à suivre. Une lecture très agréable, sans prise de tête dans laquelle on s’amuse à découvrir, à travers leurs nouveaux noms, de quel quartier ou rue de Paris il s’agit. Je lirai le prochain tome avec plaisir pour obtenir les réponses aux interrogations soulevées par le récit quant au passé de Sylvo.
Ce roman a été lu dans le cadre d'une lecture commune, retrouvez l'avis de mes partenaires de LC sur leurs blogs : Dawn & Zina.
Les Extraordinaires et Fantastiques Enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé :
Tome 1 : Rue Farfadet
Tome 2 : Avant le déluge
Martin. C’était son nom.
Martin le nain.
Il vivait en banlieue, à Saltrouville, dans une zone pavillonnaire de second ordre. Sa rue était un triste chapelet de maisons bâties sur le même moule, un cube posé sur un carré de pelouse. C’est simple, on se serait cru dans le catalogue des Maisons Bigre. Lui habitait page 23, le modèle « Harmonie », une mocheté dont il était, tenez-vous bien, le pro-pri-é-tai-re ! Un aboutissement, en quelque sorte.
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