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Le Protectorat de l’ombrelle - Tome 1 : Sans âme
de Gail Carriger
Orbit (2011)
313 pages
Première publication : 2009
Quatrième de couverture :
Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire et fille d’un père italien, mort. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, défiant la plus élémentaire des politesses, ne lui avait pas été présenté. Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, Écossais et loup-garou à ses heures – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Découvrira-t-elle ce qui se trame réellement dans la bonne société londonienne ? Qui sont vraiment ses ennemis, et aiment-ils la tarte à la mélasse ?
* * *
Le titre m’intriguait : « Le Protectorat de l’ombrelle » est assez accrocheur pour attirer mon attention. La couverture également, cette jeune femme à l’ombrelle sur fond brumeux avait de quoi me séduire (même si la couverture anglophone, reprise par Le Livre de poche est bien plus attrayante). Le fait que ce roman se passe dans un Londres Victorien m’a charmé au premier abord. Le Steampunk m’a totalement convaincue, il me fallait ce livre ! En grande fan du genre, je ne pouvais passer à côté.
Néanmoins, à la vue de la mention « Une Histoire de Vampires, de loups-garous et d’ombrelles », j’aurais mieux fait de me méfier. Après avoir testé à maintes reprises la Bit-lit, je sais que ce genre m’exaspère mais, je me suis dit que ce livre était sans doute différent, de par son univers.
On entre assez rapidement dans l’intrigue, notre héroïne au nom tarabiscoté nous pose déjà le décor : elle est de celle que les bals n’amusent que moyennement, ce qui nous pousse à penser qu’elle n’est pas un personnage futile et superficiel.
Alexia Tarabotti : Les allitérations plutôt brutales de son nom de famille semblent continuer dans cette lignée d’une héroïne forte, adoucies cependant par un prénom assez féminin. La suite du roman confirmera ces hypothèses, on la retrouve en femme forte, indépendante et avec du répondant, ce qui est un point très positif. Moi qui ai horreur des potiches, j’ai bien aimé cette figure féminine au caractère bien trempé. Ce qui m’a dérangé durant ma lecture sont les termes « vieille fille » qui reviennent (trop) fréquemment pour la qualifier, j’avais donc à l’esprit une femme d’une quarantaine (voire cinquantaine) d’année alors qu’elle n’en a que vingt-six…
Bon, on sait tous qu’à cette époque on est vieille fille quand on dépassé la date de péremption. Hum… pardon, l’âge de se marier (vers 12 ans par exemple…). Donc, 20 ans, pas mariée, c’est pas bon signe. On a compris. Pas besoin de réitérer « vieille fille » toutes les dix lignes. Ça plombe tellement l’imaginaire qu’à la fin du roman, je faisais face à une grand-mère…
Le style est simple, assez fluide dans l’ensemble et plutôt agréable. Il a un rythme suffisamment entrainant pour nous amener facilement dans l’univers du roman et est ponctué de petites remarques humoristiques qui m’ont fait sourire.
Ce qui est plutôt sympa aussi c’est l’ambiance à la Jane Austen que j’ai retrouvé dans les relations familiales qu’entretiennent Alexia et sa famille.
L’auteur nous donne des détails flous de l’identité de notre héroïne que nous ne comprenons pas vraiment, jusqu’à ce qu’elle les explicite un peu plus loin.
Alexia est donc une « sans âme ». Allez savoir ce que c’est pour le moment : aucune idée. Mais, l’auteur ne nous laisse pas mijoter trop longtemps et nous explique, quelques pages plus loin comment fonctionne cette société que l’on découvre. Les vampires et les loups-garous sont donc des gens qui ont trop d’âmes mais, il existe également des gens qui naissent sans âme du tout, comme l’héroïne. Le fait qu’elle n’en possède pas lui permet de neutraliser les pouvoirs des êtres surnaturels juste par un contact. Si elle touche un loup-garou pendant qu’il est transformé, celui-ci redeviendra humain jusqu’à ce que le contact soit rompu.
Ouais… D’accord… Hum… C’est… original ?
L’idée d’un surplus ou de l’absence d’âme m’a un peu déstabilisé, ce n’est pas une thèse que j’aurais soutenu. Le fait de mesurer l’âme en « quantité » ne me plaît que moyennement mais, il est tout de même intéressant de voir comment l’écrivain développe cette théorie, surtout que ce n’est pas quelque chose dont on entend parler fréquemment. Au moins ça change un peu de toute cette bit-lit identique d’un bouquin à l’autre qui pullule PARTOUT.
Sinon, j’ai trouvé les explications de l’auteur un peu floues. Pendant la moitié de ma lecture je n’ai cessé de me poser des questions auxquelles elle ne répond tout simplement pas. C’est quoi cette histoire de quantité d’âmes ? Est-elle calculé en tant que masse ou taille ou bien en chiffres ? C’est à dire, trop d’âme = une âme trop grande ou bien plusieurs âmes ? Parce que c’est vraiment étrange comme concept de base mais, en y réfléchissant, de toute façon je n’adhère à aucune de ces deux hypothèses. Avoir plusieurs âmes signifierait être plusieurs dans un même corps… Mais une âme plus grande ou plus petite signifierait quoi ? Avoir un sens moral plus ou moins développé ?
Bref, sur ce point, je trouve que l’auteur s’est un peu précipitée, ça aurait mérité plus d’approfondissements.
Donc nous commençons l’histoire dans une bibliothèque, dans laquelle s’est réfugiée Alexia. On nous plonge dès les premières pages dans un monde surnaturel par une attaque de vampire. La jeune femme est surprise que ce dernier l’attaque mais plus encore qu’il ne sache pas qui elle est, ou plutôt ce qu’elle est. Elle se demande comment ça se fait que la reine de sa ruche ne lui ait pas fait consulter le « registre ».
Car oui, il y a un registre recensant toutes les créatures surnaturelles des environs. Pour peu qu’y figurent votre adresse et votre numéro de sécu, on peut donc venir vous assassiner dans votre sommeil n’importe quand mais, soit.
Donc, en plein combat avec ce vampire sans ruche, Alexia, engoncée dans son corset et ses jupons frou-frouteux, l’achève grâce à son ombrelle améliorée. Brouhaha pas possible dans la maison et enfin arrivent les personnages principaux : deux loups-garous. Dès le premier chapitre, l’auteur nous plombe un peu l’histoire en nous amenant Lord Maccon, le loup-garou Alpha du quartier. Grand, beau, fort, on ne se doute absolument pas qu’il va forcément finir avec Alexia à la fin du bouquin… C’est tellement subtil.
Enfin bref, s’ensuit donc une enquête pour savoir d’où sort ce vampire qui n’est affilié à aucune ruche et n’a donc pas de reine pour lui apprendre les bonnes manières.
On s’attend donc à de l’aventure, de l’action mais… euh. Juste un peu. Noyée dans la romance. C’est quelque part dans la première partie du bouquin qu’il a commencé à sombrer. Que la collision s’est effectuée. Que l’eau a commencé à s’infiltrer doucement. On a décidé de s’en préoccuper un peu trop tard et on a vu que le bateau était condamné. Que tout le monde s’est mis à hurler et à jouer les fourmilières en feu. Qu’on était prêt à noyer son voisin pour être sauvé. Que Rose, paniquée, a couru dans les couloirs pour trouver Jack attaché à un conduit d’aération. Qu’elle a trouvé une hache, qu’elle l’a abattu sur les menottes en fermant les yeux et qu’elle a réussi à ne pas l’amputer d’un bras. Chapeau. C’était pas gagné…
Ah pardon, je crois que ce n’est pas la bonne histoire. Oh un papillon…
Voilà le genre de bouquin duquel je finis par décrocher sans m’en rendre compte et où je pars dans des rêveries sans rapport. La seule chose que j’avais en tête pendant ma lecture était de regarder le nombre de pages défiler si lentement, j’avais si hâte de le refermer pour ne plus jamais l’ouvrir que j’ai failli abandonner.
M’enfin voilà ce que ça m’inspire. J’ai juste eu l’impression d’assister à un naufrage téléguidé. Un harlequin déguisé en roman « Steampunk ». D’ailleurs, il est où le Steampunk dans l’histoire ? Aucune idée. On a juste une société victorienne, pas de machines à vapeur, pas de problème d’industrie. Pourquoi on lui a collé cette étiquette alors ? Allez savoir.
Malheureusement le genre Steampunk a tendance à se perdre dernièrement et à donner des romans pour adolescentes… Ça me déprime pas mal, faudrait arrêter de saccager tous les genres à disposition en foutant des vampires et des loups-garous partout assaisonnés de romance pathétique à outrance !
Ce qui aurait pu donner un scénario intéressant a complètement été plombé par une concentration trop intense sur le couple Alexia/Maccon.
J’ai été tellement déçue par ce roman, vous imaginez même pas. J’en attendais peut-être trop. Je voulais du Steampunk, de l’aventure, que ça bouge ! Et j’ai récolté une histoire d’amour… Chouette.
Bon, pour résumer ce ne fut pas un échec cuisant non plus mais une belle déception quand même.
Il y a des personnages agréables à découvrir et à suivre, des caractères forts comme nos deux héros et d’autres plus effacés comme Lyall qui m’a pas mal intrigué. Le style est sympa et les touches humoristiques qui parsèment le texte sont un plus non négligeable.
Le gros soucis réside dans la romance qui est beaucoup trop mise en avant et qui m’a donné envie de brûler mon livre, ainsi que la mention « Steampunk » pour un roman de type Harlequin/Bit-Lit.
Donc si vous aimez les histoires d’amour, vous risquez d’aimer, tentez le coup, on ne sait jamais. Pour les autres, comme moi, passez votre chemin.
Le Protectorat de l'Ombrelle :
Tome 1 : Sans Âme
Tome 2 : Sans Forme
Tome 3 : Sans Honte
Tome 4 : Sans Coeur
Tome 5 : Sans Âge
Toute la bonne société londonienne considérait l’Écosse comme un endroit barbare. Là-bas, les meutes faisaient peu de cas des raffinements des gens diurnes. Les loups-garous des Highlands avaient la réputation de faire des choses atroces et totalement injustifiées, comme porter des vestes d'intérieur à la table du dîner.
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