La Plume d'Ivoire

Quatrième de couverture :

Il était une fois un couple de fées, le duc Claymore Grimm et la duchesse Titania, et leur petite fille, Wika. Alors que le prince Obéron, ancien amant de Titania aux pouvoirs redoutables, prend d’assaut le château Grimm, la petite Wika est confiée, après avoir eu les ailes sectionnées pour dissimuler sa nature, à un couple de fermiers chez qui elle grandira à l’abri de tous… Treize ans plus tard, Wika, émancipée, se rend dans la capitale contrôlée par Obéron. Elle y rencontre le jeune Bran, voleur talentueux qui, entre larcins et arnaques, lui dévoile les secrets de la cité. Mais petit à petit, les pouvoirs de Wika semblent se développer, révélant sa nature de fée, et éveillent l’intérêt du prince tyrannique, celui-là même qui voulut sa perte des années auparavant…


Référence dans le monde de l’illustration et de la bande dessinée de fantasy, Olivier Ledroit signe de son dessin baroque et fouillé une réécriture jouissive des contes classiques dans un univers steampunk féerique, sur le premier scénario de Thomas Day en bande dessinée !

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     Wika est la nouvelle série dessinée par Ledroit. Ayant appris sa sortie il y a un moment, je l’attendais avec une impatience croissante et je n’ai absolument pas été déçue !

    Olivier Ledroit est un dessinateur connu dans le monde de la BD grâce, en partie, à son travail sur Les Chroniques de la Lune Noire et Requiem. Habitué aux visuels époustouflants, aux fresques impressionnantes travaillées à l’aquarelle et aux scénarios de fantasy assez sombres, c’est également ce que l’on retrouve ici. 

    Rien que la couverture de Wika en met plein la vue. Sachez que l’intérieur est tout aussi splendide. Chaque page se dispute la place de la plus superbe. Un chef d’œuvre d’un bout à l’autre qui ne peut pas laisser de marbre. Il est vrai que c'est vraiment surchargé et que ça ne va pas plaire à tout le monde, on ne sait plus trop où poser les yeux vu tous les détails qui prolifèrent partout mais, j'ai vraiment beaucoup aimer quand même. Wika est moins dans l’esprit gothique de ses précédentes œuvres, plus colorée et vive, elle a un côté un peu plus commerciale néanmoins, la qualité est réellement au rendez-vous !

    On est loin des coloris sombres en rouge et noir de Requiem, on quitte un univers très obscure pour entrer dans des décors somptueux et féériques. Evidemment, son style transparaît tout de même et nous ne sommes pas dans le monde des bisounours. Même si on se retrouve dans un monde de conte de fées, Ledroit insuffle au récit une touche de mystère et d’obscurité bienvenue. Je peux vous dire que lesdites fées ne sont vraiment pas cools entre elles, ça se bagarre, ça se détruit, en bref, c’est assez violent. Il y a même un gang de fées « gothiques » qui débarquent à un moment dont une spécialement, vraiment, vraiment stylée !

    Je reproche souvent aux BDs d’avoir soit un visuel sympa, soit une histoire qui vaut le détour mais, rarement les deux à la fois. Thomas Day & Ledroit me font me dire que je ne suis surement pas tombée sur les bonnes BD avant car Wika, n’est pas en reste niveau scénario. Il est difficile de juger d’une intrigue en seulement un tome mais, je dois avouer que pour le moment je suis intéressée. 

    L’histoire commence par une sorte de coup d’état, le prince Obéron assassine les parents de l’héroïne pour prendre leur place à la tête du pays. La très jeune fée est confiée à une famille adoptive après qu’on lui eut arraché les ailes. C’est à son adolescence qu’elle s’en va et que ses aventures commencent réellement. 

    Les personnages sont plutôt agréables à découvrir, j’ai apprécié la personnalité de Wika, fonceuse et tête brûlée même si elle se met elle-même dans les ennuis. Les rares points qui m’ont fait tiquer est un soucis de dessin à un endroit et la scène (très soft) de sexe qui tombe vraiment comme un cheveu sur la soupe. 

    Petit point bonus, à un moment de l’histoire, une sirène est dessinée dans une des cases et j’ai adorée la représentation qu’a Ledroit des sirènes, elle est vraiment magnifique !

    Ledroit a l’habitude de déconstruire la BD et de réinventer son espace ce qui donne une dynamique particulière à l’histoire. J’ai trouvé que c’était assez flagrant ici justement et que beaucoup de scènes prennent réellement vie grâce à son agencement des cases. 

    J’ai été plus que ravie d’avoir craqué pour cette bande dessinée qui allie graphisme absolument transcendant et intrigue intéressante qui ne demande qu’à se dévoiler un peu plus. Découvrir cette œuvre sublime a été un plaisir incroyable. Wika est un énorme coup de cœur surtout pour la claque monumentale qu’elle envoie niveau visuel ! Ledroit est un maître du dessin et c’est indéniable !