La Plume d'Ivoire

Quatrième de couverture : 

Le monde de Tris a volé en éclats. La guerre a dressé entre elles les factions qui régissent la société, elle a tué ses parents et fait de ses amis des tueurs.
Tris est rongée par le chagrin et la culpabilité.
Mais elle est Divergente. Plus que tout autre, elle doit choisir son camp et se battre pour sauver ce qui peut encore l'être...

* * *

    Le premier tome à peine terminé, je n’ai pas pu m’empêcher de continuer sur ma lancée et d’entamer le second. C’est une chose rare pour moi d’enchaîner les tomes d’une série d’affilée, je fais souvent une petite pause, même d’un ou deux livres seulement mais, là… je dois avouer que c’était assez difficile de résister ! Malgré les quelques points négatifs qui ont pu me troubler, cette série se dévore avec un plaisir non feint. 

    Ce deuxième tome m’a paru moins bien que le précédent jusqu’à la fin qui remet tout en perspective. L’action m’a semblé moins intéressante, plus répétitive ce qui donne une impression de lenteur à la narration. Néanmoins, les scènes d’action pure ne sont pas dénuées d’intérêt, ce qui m’a un peu ennuyé c’est la relation de Tris et Quatre qui part un peu dans tous les sens, les voir se disputer à longueur de temps était assez laborieux à lire mais sans doute nécessaire pour une touche de crédibilité. 

    Ce que j’ai beaucoup apprécié en revanche, c’est le fait que les effets de surprises soient mieux gérés que dans le premier tome. Alors que l’on devinait aisément les « mystères » qui planaient sur l’histoire, ici on est plus facilement surpris par certaines scènes. J’aime quand les auteurs arrivent à se jouer de nous et à nous surprendre alors c’est évidemment un point positif, deviner toute l’histoire en un clin d’œil n’apporte pas vraiment de plaisir, alors qu’être surpris, c’est le bonus qu’apporte une bonne lecture. Je ne dis pas non plus qu’on est surpris par tout ce qui se passe, certaines intrigues restent assez transparentes mais, quelques points, et en particulier la fin, apportent des éléments nouveaux et de nouvelles perspectives à l’histoire. 

    On voit les personnages évoluer, même si Tris semble faire pas mal de surplace, elle se remet en question et fini par aller de l’avant. On découvre plus Quatre mais, ce qu’il montre de lui ne m’a pas franchement plu. Je comprends bien qu’il veuille sauver sa copine mais je l’ai trouvé lourd, toujours sur le dos de Tris à débuter des crises qui m’ont parfois semblé sortir de nulle part. Il me plaît moins que dans le premier tome même s’il a su faire preuve de courage, c’est son côté directif avec Tris qui m’a pas mal refroidie. Et ses phases de naïveté et de mauvaise foi aussi. Néanmoins, il reste tout de même meilleur que certains personnages.

    C’est  Tori qui m’a un peu déçue aussi dans une des scènes finales, complètement aveuglée par ses émotions. Je la voyais plus forte que ça mais, c’est vrai que concrètement ça la rend aussi plus humaine.

    Il est vrai que j’ai quelques reproches à faire aux personnages mais, c’est un avis complètement subjectif puisque c’est simplement que leurs comportements ne me plaisent pas. Maintenant, cela montre aussi que l’auteur a réussi à en faire des personnes vivantes puisqu’ils ont leurs points forts mais aussi leurs faiblesses, c’est évidemment ce qui leur donne une touche d’humanité. Mieux vaut qu’un personnage s’attire de l’antipathie de la part du lecteur que de l’indifférence, ça signifie que l’auteur a réussi à créer de vrais protagonistes qui ne soient pas que des stéréotypes manichéens. 

    Ce tome-ci offre enfin une raison d’être, surprenante mais qui tient debout, aux différentes factions. A force de répéter que je ne trouvais pas le système de ce monde crédible, je me suis retrouvée face à une explication qui, sans être convaincante à 100%, fait paraître ce mode de vie bien plus logique. Et cela me fait d’autant plus apprécier la série. 

    Des thématiques intéressantes, tacitement évoquées dans le premier opus sont plus développées ici. De façon plutôt intelligemment implicite sans être totalement opaques non plus. Ce tome-ci nous fait plus réfléchir que son grand frère. Il y a un questionnement intéressant sur la condition et la nature humaines quoique pas très poussé mais, cela peut donner quelques pistes de réflexions. C’est un thème éculé mais sur lequel l’humain ne se lasse pas de tergiverser. La liberté comme le libre arbitre sont mis à mal autant par la clôture qui entoure la ville que par le système des factions. Qu’y a-t-il derrière cette fameuse clôture ? Les enferme-t-on volontairement ou y a-t-il une véritable menace au-dehors ?  

    Les factions les façonnent, les formatent, les poussent à penser d’une certaines manière. Ils sont totalement conditionnés à penser comme le souhaitent leurs dirigeants. Peut-on dire dans ce cas que leur liberté est sauve ? Qu’ils ont toujours un libre arbitre ? Dans ce cas, on peut même aller plus loin en se demandant si nous même ne sommes pas dans un cadre assez similaire, éduqués avec des codes sociaux et moraux depuis toujours, notre liberté serait-elle entravé même un minimum ?

    J’ai aimé le fait que le roman ait fait partir mon esprit dans des réflexions plus larges que le cadre de l’histoire. Outre apprendre des choses en lisant, j’apprécie énormément qu’un texte me fasse réfléchir ou me pousse à me poser des questions. 

    C’est un opus qui, dans l’ensemble m’a un peu moins plu, un peu répétitif mais, sa fin surprenante et vraiment intéressante remet les choses en question. L’auteur a su gérer son cliffhanger final puisque j’ai vraiment envie d’en savoir plus rapidement !

    Moi qui pensais faire une pause avant de continuer sur le troisième tome, la fin de celui-ci m’a complètement fait changer d’avis. Je vous retrouve donc rapidement pour la troisième et dernière chronique concernant la saga Divergente !

Divergente :


Tome 0 : The Transfer

Tome 1 : Divergente

Tome 1.5 : Free Four

Tome 2 : Insurgés

Tome 3 : Allégeance

[Série Terminée]