La Plume d'Ivoire

Quatrième de couverture :

Années 50 à la Nouvelle-Orléans. Josie Moraine, 17 ans, n'a pas tiré le gros lot. Fille d'une prostituée qui n'a rien d'une mère attentionnée, elle grandit dans une maison close du Quartier français, celui de la mafia, des affaires louches et des gens sans avenir. Pourtant, Josie a un rêve : quitter cette ville, surnommée The Big Easy et pourtant si peu easy, pour entrer à Smith, prestigieuse université du Massachusetts. Impliquée dans une histoire de meurtre, dépouillée par sa mère et endettée, tout pousse la jeune fille à suivre, elle aussi, la voie de l'argent facile. Mais Jo vaut beaucoup mieux que cela... et ceux qui l'aiment le savent bien...

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    Big Easy est un roman qui m’attirait tout particulièrement pour ses thématiques principales : les années 50 et la Nouvelle Orléans. Une époque et un lieu qui m’intéressent énormément pour diverses raisons. En plus de ça, le fait d’aborder la vie des prostituées m’intrigue toujours, allez savoir pourquoi. Je pense que c’est un « métier » que je ne comprendrai jamais vraiment. Évidemment je comprends bien le besoin d’argent rapidement et ce côté « facile » mais d’un autre côté c’est quand même une activité très dure et avilissante. Ce qui m’intéresse surtout c’est de savoir comment elles peuvent vivre ça, comment elles le ressentent et comment ça pouvait bien se passer à l’époque. Le côté psychologique n’est pas le plus développé ici mais il y a quand même quelques passages où l’on voit très bien comment il est facile de tomber dans le piège de la prostitution. 

    C’est l’histoire de Josie, jeune fille de dix-sept ans née d’une mère prostituée et de père inconnu. Cette demoiselle côtoie donc depuis toujours la maison close où travaille sa mère et vit dans un des quartiers les plus mal famés de la Nouvelle-Orléans. On peut dire qu’elle est déjà mal partie dans la vie… 

    Elle est gentiment logée chez Charlie, le libraire du quartier, en échange d’un peu de travail à la librairie, c’est un homme adorable qui compte énormément pour elle et qui la considère comme sa fille. 

    Sa mère est une abrutie finie à qui on mettrait volontiers trois paires de claques et contre qui on s’énerve fréquemment durant la lecture. Elle est égoïste, lâche, voleuse, stupide et j’en passe. Heureusement que Josie est née avec plus de neurones que sa génitrice… 

    Willie est également un personnage important, elle est la tenancière du bordel où bosse Louise, la mère de Josie. Elle paraît dure et froide voire méprisante au premier abord mais on se rend vite compte qu’elle ne cherche qu’à pousser son entourage à faire ce qui est bien pour lui. Elle a un cœur et tient un peu la place de mère de substitution auprès de Josie. 

    Je ne vais pas énumérer tous les personnages mais il y a également Jesse, Patrick et Cokie qui ont des places importantes dans le récit. Cokie, je crois bien qu’il fait partie de mes personnages favoris dans ce roman. Il est tellement touchant et adorable qu’on ne peut que l’apprécier. 

    Ce roman est une ode à l’espoir. 

Josie n’est personne hormis une fille de catin et c’est bien à cause de ça que sa scolarité fut un calvaire. Elle travaillait peut-être bien mais tous les élèves la maltraitaient, ils passaient leur temps à pérorer derrière son dos. Elle n’a jamais vraiment existé en tant qu’elle-même mais a toujours été regardée de travers à cause de sa filiation. 

    Mais un jour, entre un homme fortuné dans la librairie et la considère comme quelqu’un de normal et de très capable. Il lui donne véritablement confiance en elle et c’est grâce à lui qu’elle tentera de postuler à l’université. 

    Beaucoup d’obstacles lui barreront le chemin, tels l’argent, le dédain avec lequel la considèrent les gens, les problèmes du quartier (meurtres en tout genre et perte d’êtres aimés puis trahison de personnes chères à son cœur…). Mais personne ne cesse de croire en elle et sa future réussite. 

    C’est véritablement un roman sur le fait de dépasser ses propres limites pour atteindre le but que l’on s’est fixé et ne pas baisser les bras même devant les obstacles qui se multiplient. Josie passe de désillusion en désillusion mais réussi à s’accrocher. Maintenant savoir si ça paie ou non… Vous le découvrirez à la lecture de cet ouvrage !

    Ce roman est vraiment riche pour son ambiance et ses décors que l’on imagine sans peine. J’ai beaucoup aimé le côté gangster qui passe très bien avec la mafia du coin et les malfrats en tout genre. La confrontation entre le monde des riches et les protagonistes de ce quartier assez défavorisé dans l’ensemble, est bien mis en scène. L’auteur a bien géré ses différents personnages en n’en faisant pas des stéréotypes. Au milieu de ces gens riches ne trouvent pas que des personnes méprisantes mais également des gens capables de voir au-delà de la misère et d’apprécier quelqu’un à sa juste valeur. 

    Les personnages de ce livre sont plutôt bien croqués et on s’y attache facilement ou on les déteste aussi et on aimerait les voir périr dans d’atroces souffrances pour le mal qu’ils causent autour d’eux, soit par envie, soit juste par naïveté… 

    Un roman qui m’a séduite par ses ambiances, ses décors, son intrigue, ses personnages et pour le message qu’il délivre, mais qui n’est tout de même pas un coup de cœur car j’ai souvent eu des impressions de lenteur. Cela reste un roman très agréable à découvrir et avec lequel j’ai passé un bon moment.