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Jeune libraire partageant ses avis de lecture.

Publié par Ivy le
Publié dans : #Actes Sud, #Fantastique, #Littérature contemporaine, #Hélène Frappat
Lady Hunt - Hélène Frappat

Lady Hunt

d’Hélène Frappat

Actes Sud (2013)

318 pages

 

Quatrième de couverture :

 

 

Laura Kern est hantée par un rêve, le rêve d'une maison qui l'obsède, l'attire autant qu'elle la terrifie. En plus d'envahir ses nuits, de flouter ses jours, le rêve porte une menace : se peut-il qu'il soit le premier symptôme du mal étrange et fatal qui frappa son père, l'héritage d'une malédiction familiale auquel elle n'échappera pas ? D'autres mystères corrompent bientôt le quotidien de la jeune femme, qui travaille pour une agence immobilière à Paris plus un effet secondaire qu'une carrière. Tandis qu'elle fait visiter un appartement de l'avenue des Ternes, Laura est témoin de l'inexplicable disparition d'un enfant. Dans le combat décisif qui l'oppose à l'irrationnel, Laura résiste vaillamment, avec pour armes un poème, une pierre noire, une chanson, des souvenirs... Trouvera-t-elle dans son rêve la clé de l'énigme du réel ? Sur la hantise du passé qui contamine les possibles, sur le charme des amours maudites, la morsure des liens du sang et les embuscades de la folie, Hélène Frappat trace une cartographie intime et (hyper)sensible de l'effroi et des tourments extralucides de l'âme. Des ruines du parc Monceau à la lande galloise, avec liberté et ampleur elle réinvente dans Lady Hunt le grand roman gothique anglais, et toutes les nuances du sortilège.

 

* * *

 

    Avec Lady Hunt, Hélène Frappat nous offre un roman qui se veut clairement onirique, inspiré des romans gothiques du 18ème. En effet, la frontière entre le réel et le surnaturel est très floue, si bien qu’on la distingue de moins en moins au fur et à mesure qu’avance le récit. 

 

    Là où l’on croise habituellement des manoirs plein de fantômes, c’est l’inverse qui se produit avec Lady Hunt. Laura Kern, l’héroïne, pourrait être apparentée à un spectre tant elle semble n’être que l’ombre d’elle-même, hantée par une maison dont elle rêve constamment. 

 

    Laura est agent immobilier, une des premières scènes consiste d’ailleurs en une visite d’un appartement par un couple et leur enfant. Elle a un certain feeling avec les habitations et quelque chose la dérange énormément dans ce lieu. C’est là que le petit garçon disparaît… Que s’est-il donc passé ?

    Est-ce la peur d’être atteinte de la chorée de Huntington, la maladie qui a poussée son père au suicide, qui fait divaguer son esprit ou le don qu’elle pense avoir est-il véridique ? 

 

    La maladie de Huntington est une maladie héréditaire qui provoque certains troubles moteurs et/ou cognitifs et Laura a une chance sur deux de l’avoir. Elle est importante pour l’histoire, puisque Laura est obnubilée par elle, et le sujet pourrait être intéressant si l’auteur ne s’appesantissait pas autant dessus. La lourdeur avec laquelle elle est abordée, ne laisse plus aucune place à la compassion que l’on aurait pu développer pour Laura. (Surtout que la jeune femme n'a qu'un test à passer pour savoir si oui ou non, elle est atteinte mais, elle préfère se morfondre durant plus de 300 pages... ).

    Cette maladie plane comme une menace au-dessus d’elle et la terrorise, elle est sans doute la raison de la folie qui s’empare de plus en plus de Laura

 

    La peur de porter le gène de cette maladie pousse l’esprit de Laura dans ses derniers retranchements et lui gâche la vie tout autant que si elle en était vraiment atteinte. Ses visions et cauchemars la rendent très confuse, elle passe à côté de belles ventes à cause de cela, tout comme elle paraît passer à côté de sa vie entière

 

    La relation que Laura entretien avec son père est très caricaturale. Mort trop tôt, elle n’a plus que quelques souvenirs de lui, et c’est sur eux qu’elle se base pour l’idéaliser à convenance. Elle le hisse sur un piédestal et s’identifie totalement à lui. Elle se sent l’âme d’une victime incomprise et semble vouloir bien le faire comprendre à tout le monde

 

    Le style décousu de l’auteur met en évidence l’état d’esprit de Laura Kern. Les chapitres passent d’un sujet à un autre sans transition et du passé au présent sans logique apparente, mais au fil du récit c’est au sein d’un même chapitre que ces changements s’opèrent. La limite entre rêve et réalité tend à disparaître de plus en plus. C’est un flou constant qui enveloppe tout le roman.

 

 

Lady Hunt n’a malheureusement pas été la fabuleuse découverte à laquelle je m’attendais

    Férue de romans gothiques, je me suis naturellement rapprochée de ce roman puisqu’il est vendu comme tel et ai, certes, rencontré un récit à l’atmosphère qui tend clairement vers le fantastique obscur mais dont l’intrigue et les personnages m’ont laissé entièrement indifférente et dont la plume m’a particulièrement agacé. 

 

    La façon dont est racontée l’histoire sert l’intrigue et permet de montrer la folie de Laura, avec son style très décousu. Néanmoins, cela m’a très vite lassé, passer du coq à l’âne et d’une époque à une autre en un claquement de doigt est déjà agaçant d’un chapitre à l’autre mais quand cela arrive d’une phrase sur l’autre cela devient illisible. Mon engouement par rapport à cette étrange ambiance créée d’ailleurs par cette manière d’écrire a vite été remplacé par de l’agacement. Lire un livre en étant irrité par ce dernier est déjà assez difficile comme ça mais si en plus les personnages ne relèvent pas le niveau… 

 

    Laura est peut-être malade mais elle n’en est pas moins insignifiante. La peur l’enracine complètement à ses chimères et son caractère semble tout simplement inexistant. Elle semble totalement absente, ne fait rien, est complètement indifférente et rend, de ce fait, le lecteur aussi indifférent qu’elle. Les rares apparitions des autres protagonistes sont tout aussi remarquées par leur absence de personnalité, ils ne transparaissent souvent que par l’intermédiaire de Laura et n’ont pas de véritable place sur le devant de la scène

    Tous ces éléments tendent à créer un univers totalement aseptisé où les personnages n’ont aucun caractère, ni même de nom. S’ajoute à cela la « brume » constante qui obscurcit tout le texte, ce qui bloque complètement toute émotion que l’on aurait pu ressentir. Ne reste plus qu’un vide et une grande lassitude… 

 

    L’auteur a réussi à plonger le lecteur dans le même brouillard ainsi que la même indifférence que Laura Kern. Les rares intrigues secondaires qui auraient pu retenir son attention sont noyées dans l’œuf par de trop fréquents changements de sujets et des repères temporels bien trop flous. On est perdu au milieu d’une intrigue qui se construit toute seule et qui reste engoncée dans sa brume étouffante. 

 

    Même si ce roman ne m’a pas plu je dois lui concéder qu’il est assez bien monté par rapport à ce qu’à voulu faire passer l’auteur. La relation étroite entre le texte et la folie de Laura en est un exemple. La narration semble de plus en plus confuse au fur et à mesure du récit ce qui traduirait le fait que la folie de l’héroïne devienne de plus en plus importante. 

    

 

    L’ambiance qui plane sur le roman est très particulière. Brumeuse et assez opaque, elle donne une touche de mystère à l’intrigue, ce qui renforce le côté fantastique du roman puisqu’on ne sait pas si ses visions sont réelles ou si elle sombre tout simplement dans la folie.

 

    Mais cette atmosphère très particulière qui prend possession du roman est néanmoins assez lourde alors qu’elle aurait pu être très plaisante, on a l’impression de marcher dans un nuage. Malheureusement, il ne suffit pas de répéter en boucle des mots tels que « brume » et « rêve » pour créer une atmosphère mystérieuse, cela tend plutôt à alourdir le texte jusqu’à le rendre assez indigeste. 

    Le mystère censé découler de cette fameuse atmosphère n’est pas réellement présent, j’ai surtout eu l’impression de suivre ce roman en le regardant à travers une vitre embuée. Cela ajouté aux personnages inertes créent une trop grande distance entre le lecteur et l’histoire pour que son attention y reste fidèle jusqu’au bout.

 

Lady Hunt - Hélène Frappat

Ma note :

Jadis, je rêvais comme tous les dormeurs : je dormais comme tous les rêveurs. Mes journées ressemblaient à une salle de cinéma dont le projectionniste a oublié d’éteindre les lumières. Dans cette séance permanente, les ombres, aussi pâles que l’écran, sont invisibles. Le son, dissocié des faibles images, continue de se répandre dans la salle avec la régularité hypnotique d’une fontaine. Quand la nuit tombe, tout s’inverse. Les paroles retentissent en sourdine tandis que les fantômes sur l’écran prennent vie avec une sauvagerie déchirante.

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“Lectrice et blogueuse atteinte de boulimie livresque aux goûts très éclectiques ! Je lis et chronique des romans de tous horizons ! ”

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